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Propreté publique
Sommet européen autour de trois R
Raphaël Meulders
Mis en ligne le 30/10/2008
Comenius R3. Non, il ne s’agit pas du nom de code de la nouvelle mission de James Bond, mais bien d’un programme de collaboration entre différentes écoles européennes. Si son grand frère Erasmus vise la mobilité des étudiants européens, le programme Comenius est lui destiné aux élèves de secondaires. "Les temps d’échange sont plus courts , explique Yohann Fleury, professeur à l’Institut de la Providence à Anderlecht. Nous avons ainsi quatre visites d’une semaine chacune prévues en deux ans."
Et ce fameux R3, alors ? C’est tout simplement le nom de la thématique choisie par les sept écoles européennes prenant part à ce programme. 3R pour Réduire, Recycler et Réutiliser. Après avoir réfléchi l’année passée aux moyens de réduire les déchets, des élèves de huit écoles européennes (France, Lituanie, Hongrie, Turquie, Roumanie, Espagne (Gijon et la Palma) et Belgique (5e année aspirant nursing et aide-soignant de l’Institut technique et professionnel de l’Institut de la Providence) vont se concentrer cette année sur les deux autres R : le recyclage et la réutilisation des déchets.
Dans la foulée d’une semaine bien chargée passée à Péronne en Picardie (France), les élèves ont fait escale ce mardi dans notre capitale. L’occasion pour le secrétaire d’Etat en charge de la Propreté publique à Bruxelles, Emir Kir (PS) de les accueillir au sein du parlement bruxellois. "Il ne faut pas voir les déchets comme un problème, mais plutôt comme une grande opportunité, lance d’entrée le secrétaire d’Etat. Une bonne politique de recyclage et de réutilisation permet ainsi de préserver l’environnement, produire de l’énergie verte et créer de l’emploi", reprend Emir Kir, fier de pouvoir exposer les politiques de la Région bruxelloise en la matière (plan Climat, futur Ecopôle, etc.).
La "capsule belge" a la cote
Visiblement intimidés par l’ampleur et le sérieux de l’enceinte bruxelloise, les élèves se font prier pour réagir. Mais peu à peu les langues se délient. Que ce soit en anglais, en français, en espagnol ou même en turc. "Avec siwmilliards d’habitants sur la terre, il est indispensable que chacun fasse quelque chose à son niveau. Autrement nous serons vite envahis par les déchets", explique une étudiante lituanienne. L’adolescente a été impressionnée par la visite de l’incinérateur de Neder-Over- Hembeek, réalisée le matin même. "La Lituanie est un jeune pays, et au niveau du recyclage des déchets, nous ne sommes certainement pas encore au niveau de la Belgique. Mais nous progressons."
Si l’environnement est le catalyseur de ces rencontres, la démarche prend encore plus de sens pour le Collège d’enseignement spécial Castiello de Gijon qui comprend en son sein des adolescents autistes, handicapés moteur et physique. "Ce genre de rencontre est très important pour mes élèves, explique Marta Cristobal, directrice de l’institut. Cela leur permet de rentrer en contact avec des élèves d’autres cultures, d’autres horizons. Cela les revalorise aussi considérablement."
Dans sa mallette, chaque école a amené ses projets, en fonction de ses capacités et de ses spécificités : papiers recyclés pour les élèves de Gijon, fleurs créées avec des bouteilles pour l’école artistique lituanienne, Du côté de l’Institut de la Providence d’Anderlecht, on a choisi de développer des jeux pour les enfants de maternelles afin de les sensibiliser à la problématique du tri des déchets. Un jeu d’adresse, entièrement conçu à l’aide de matériau recyclé a aussi vu le jour. Il a déjà ses fans, puisque l’ensemble des élèves du projet ont décidé de le baptiser : ce jeu s’appellera désormais la "capsule belge".
Une capsule belge qui s’envolera, ainsi que les soixante élèves des huit écoles présentes à Bruxelles, vers Istanbul en avril prochain, lieu d’apothéose de ce Comenius R3.
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