vendredi 26 septembre 2008

L'histoire de mon prénom : Yohann

De temps en temps, une petite histoire plus personnelle : Yohann n'était pas un prénom courant en France au début des années septantes (70 pour les non initiés), surtout avec cette orthographe.

D'aussi loin que ma maman s'en souvienne, elle a toujours aimé ce prénom et lorsque je suis né en 1972, c'est ce prénom que j'ai reçu. Un signe prémonitoire pour mon amour futur des langues nordiques et germaniques, en particulier le suédois et le néerlandais.

Mais en cherchant un peu, j'ai pu remonter aux origines de ce prénom qu'elle a dû entendre dans des conversation entre mon grand-père et ma grand-mère :


Mariage de Bernard Lebis et Marcelle Bradechard le 14 mai 1938










Mais en septembre 1939, avec l'entrée en guerre de la France, mon grand-père, jockey et lad de formation, est parti dans la cavalerie.










Très vite , il a été fait prisonnier et est resté 5 ans dans un stalag en forêt noire, à Sankt-Georgen...


















Stalag d'où il envoyait ces photos à ma grand-mère...

























Reçu que mon grand-père recevait pour le travail effectué dans une usine de Sankt-Georgen.











Revenons à l'histoire de mon prénom. Deux familles allemandes, francophiles et anti-hitler, se sont occupé de mon grand-père pendant ces années de prisonnier. Quand l'usine Maier était fermée, ils pouvaient emmener mon grand-père à la maison et ils parlaient français ou écoutaient la BBC ensemble pour savoir quand les alliés allaient débarquer en France.


Voici comment s'appelaient ces 2 familles : Johan Georg Jäckle et Gottlieb Pfaff .
Après la guerre, mon grand-père et ces 2 hommes se sont écrits plusieurs fois, et c'est en lisant ces lettres, quand il est décédé, que j'ai découvert cette histoire. Je pense que ma maman a entendu ce prénom Johan dans des conversations entre ses parents et l'a retenu.

Il y a une belle histoire avec Gottlieb Pfaff, qui travaillait avec mon grand-père chez Maier. Son fils Egon, avait été enrolé de force dans l'armée à 18 ans. Son père lui avait dit, si tu signes, tu ne remets plus les pieds à la maison, mais sous les coups, il dut signer. A la fin de la guerre, il a été fait prisonnier en France. Dans l'une des lettres, il demande à mon grand-père d'écrire à l'armée française, pour que leur fils puisse rentrer en famille à Sankt-Georgen. J'ai le brouillon de mon grand-père et la lettre de remerciement de M. Pfaff quand son fils est rentré.

J'ai commencé des recherches pour retrouver les enfants ou descendants de ces 2 hommes qui ont permis à mon grand-père de mieux vivre ces 5 années en stalag à Sankt-Georgen et j'espère pouvoir les retrouver et les rencontrer pour les remercier.

Aucun commentaire: